De velours et d’eau fraîche

De velours et d’eau fraîche

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Véritable icône des 70’s, le velours côtelé revient sur le devant de la scène depuis quelques années. Après un demi-siècle passé à l’ombre de vilains clichés, cette matière unique et chaleureuse retrouve aujourd’hui la lumière, pour notre plus grand bonheur.

 

En ce qui nous concerne, ni ses airs surannés ni son accaparement par les professeurs de philosophie ne sont venus à bout de notre passion pour cette étoffe d’exception, à laquelle nous déroulons le tapis rouge dans chacune de nos collections.

 

 

 

 

Aujourd’hui, nous ajoutons un article à la liste de ces preuves d’amour. Le voici.

 

 

Le velours côtelé, une prouesse technique

 

Avant d’être un tissu admirablement texturé, le velours côtelé est une petite merveille d’inventivité. Et pour cause, il est constitué de deux couches distinctes tissées simultanément sur un même métier ; séparées de quelques millimètres seulement. L’opération est très impressionnante à voir et exige une précision d’orfèvre.

 

Chacun de ces tissus possède sa propre chaîne autour de laquelle zigzague ses propres trames (pour former les côtes), et c’est une troisième chaîne qui a pour mission de lier ces deux strates. Plusieurs milliers de passages plus tard, une lame aiguisée vient séparer les tissus siamois, laissant à la surface de chacun d’eux les fibres dressées et dénudées de la troisième chaîne.

 

Une image valant mille mots, nous vous proposons celle du blog Stiff Collar, laquelle vaut elle-même mille images.

 

 

Sources : Stiff Collar

 

 

Vous voyez de part et d’autre les deux épaisseurs de tissu, avec leurs chaînes (orange) et leurs trames (rouge et violettes) respectives. Entre elles, la troisième chaîne (bleu canard) fait la jonction en attendant le passage de la lame. Celle-ci passée, les fils hérissés donnent au velours côtelé sa mine délicieusement hirsute.

 

L’explication technique est un poil compliquée (sans mauvais jeu de mots), mais vous aurez au moins de quoi disserter lorsque votre veste de travail écrue récoltera 1 001 compliments.

 

 

Tous les visages du velours

 

Vous l’avez compris, le velours désigne moins une matière première qu'une technique de tissage. Comme le denim ou la flanelle, il est donc possible de le travailler avec des fibres diverses. Sur le marché, vous pouvez ainsi trouver du velours côtelé de coton, de soie, de laine, de polyester, de mohair ou tout autre mélange.

 

Si vous connaissez notre engagement en faveur d’un vestiaire 100% naturel, vous ne vous étonnerez pas de trouver sur nos portants des velours de coton biologique, alliant la douceur naturelle de cette fibre à la tendresse caractéristique de l’étoffe.

 

Cette saison, nous avons même innové avec un velours côtelé 74% coton et 26% lin, proposé par la Maison française Velcorex. Un alliage innovant pour une ligne sèche, un tombé net et une main pleine d’authenticité.

 

 

Les velours : du super-léger au poids lourd

 

Ce n’est plus un secret pour vous : le grammage des tissus varie selon la fibre utilisée, l’épaisseur des fils sélectionnés et la densité que l’on souhaite obtenir. Il en va de même pour le velours côtelé, lequel peut être plus ou moins épais en fonction de la pièce que l’on souhaite habiller.

 

Du côté de nos chemises en velours, ces valeurs s’étendent par exemple de 165 gr/m2 pour le modèle camel à 197 gr/m2 pour sa variante bordeaux.

 

Nettement plus lourds, nos vestes et pantalons en velours côtelé atteignent pour certains la barre des 390 gr/m2. Un grammage plus important, mais aussi plus conforme aux exigences d’une pièce d’extérieur.

 

Par ailleurs, la taille des côtes peut changer d’un tissu à l’autre selon l’effet recherché. Traditionnellement, on compte le nombre de côtes par centimètre pour déterminer s’il s’agit d’un velours milleraies, d’un velours côtelé moyen ou d’un velours grosses côtes. Dans les grandes lignes, le premier comporte environ 700 côtes par mètre, le second 500 et le dernier encore moins. Plus il y a de côtes, plus celles-ci sont fines et plus le tissu se révèle souple et fluide.

 

Dès lors, vous comprenez que nos chemises affichent un grand nombre de côtes très fines, tandis que nos vestes et pantalons se parent de côtes plus imposantes et plus espacées (qui sont aussi plus lourdes et robustes).

 

 

La palette des rois

 

Autre corde à son arc : le velours côtelé prend superbement la lumière. Non seulement les vallons de ses côtes offrent-ils au regard mille et une nuances savoureuses, mais sa texture touffue sublime aussi les teintures pour magnifier des gammes à la fois sourdes et intenses.

 

Pour vous en faire profiter sur tout le spectre, nous avons veillé à décliner nos velours côtelés des tonalités les plus claires aux teintes les plus hivernales, en passant par tout l’arc-en-ciel des beautés chromatiques.

 

À l’éclat de notre costume non-teint répondent ainsi des beiges plus sablonneux, des camel lumineux, des marrons flamboyants, des bordeaux intenses, des verts forêt plus profonds que la plus profonde d’entre elles, des marines abyssaux et des lie de vin proprement envoûtants.

 

Rares sont les matières qui donnent aussi généreusement au regard qu’au toucher, et le velours côtelé est probablement celle qui le fait le plus élégamment. Un coup d’œil suffira pour vous en convaincre, mais il en faudra bien davantage pour admirer toutes les variations de sa majesté.

 

 

Le velours, plus vivant que jamais

 

Le velours côtelé a chèrement payé son heure de gloire dans les seventies. Après une décennie passée à habiller les virevoltantes, élégantes et libertaires années 70, il est inexplicablement tombé dans un néant stylistique. Autrefois clinquant et branché, il est devenu ringard aux yeux du grand public, jugé vieillot et dépassé depuis près de 50 ans. Allez comprendre.

 

Heureusement, le velours côtelé n’a pas dit son dernier mot. Plus ou moins épais, avec des côtes fines ou imposantes, dans les riches coloris que nous venons de dire, cette matière prend chez nous une revanche sur l’histoire. La preuve.

 

En mixant fines côtes et côtes épaisses et en jouant des contrastes, vous créerez des compositions à la fois cohérentes et détonantes. Idéal pour sortir le velours côtelé du registre apathique qu’on lui prête trop souvent.

 

 

 

 

Les contrastes peuvent aussi venir des matières. En associant une veste de velours texturée à un pantalon plutôt lisse et un pull uni, vous offrirez des jeux de lumière des plus intéressants. Dans cette hypothèse, veillez à entretenir une uniformité chromatique pour conserver un semblant d’unité. C’est le cas dans cette composition sur le thème des bruns.

 

 

 

 

D’aucuns pensent que le duo jean-chino est le seul capable d’habiller les jambes de ces messieurs tous les jours de la semaine. C’est faux. Le pantalon en velours côtelé, oublié des oubliés, est à ajouter à la liste des pièces indémodables et polyvalentes.

 

 

 

 

Pour jouer la carte de l’élégance décalée, avez-vous déjà considéré l’option de la veste de travail en velours côtelé ? Denims et pantalons à pinces, tee-shirts et chemises cravatées, elle sublime absolument tous ces partenaires, tout en apportant une note d’originalité bienvenue.

 

 

 

 

L’entretien du velours

 

Pour prendre soin de vos vêtements en velours côtelé, il faut évidemment considérer leur composition. Les nôtres étant ouvragés à base de coton ou coton/lin, ils passeront en machine sans problème, à condition de choisir un programme délicat et une lessive naturelle douce.

Au niveau des spécifications, nous vous recommandons une température inférieure ou égale à 30°C, et de faire l’impasse sur l’essorage. Un séchage à l’air libre (à l’abri de la lumière directe du soleil) suffira amplement.

 

Point très important : nous vous déconseillons vivement de repasser vos articles en velours côtelé. La chaleur et la pression risqueraient d’écraser les côtes du tissu, ce qui serait un crève-cœur. Pour que vos pièces conservent une belle forme, l’étape du séchage est donc primordiale : accrochez vos vestes et chemises sur un cintre en bois, et pendez vos pantalons par les jambes en marquant le pli. Par suite, vous pourrez le brosser pour lui apporter les dernières finitions.

 

Maintenant, c’est à vous de jouer. Amour, gloire et velours côtelé.

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